Entre le 6 et le 1er juin 2019, Missions Publiques et ses partenaires ont réuni près de 700 personnes dans plusieurs pays du monde (Singapour, Europe, Amérique du Nord) afin qu’elles s’expriment sur l’avenir de la mobilité autonome. Le but ? Réfléchir à ce que pourrait signifier l’arrivée de transports sans conducteurs dans nos vies et envisager ensemble des scénarios probables ou désirables.
Le développement des véhicules autonomes a entamé sa course, et de nombreux constructeurs et territoires ont commencé les expérimentations de prototypes de par le monde (1). Pourtant, de nombreux citoyens trouvent cette nouvelle technologie trop obscure et disent qu’ils ne se sentiraient pas en sécurité si toutes les voitures étaient autonomes (2).
En France, le gouvernement a fait des véhicules autonomes l’une des priorités de sa relance industrielle (3). Cette stratégie tend vers une mobilité mieux partagée et plus connectée sur l’ensemble des territoires du pays. Mais pour que cette ambition soit largement validée, il est primordial de tenir compte des besoins réels des futurs utilisateurs. L’appropriation par les citoyens de cette nouvelle technologie est également un enjeu de taille : dans quelle mesure les citoyens sont-ils prêts à passer d’un système de confiance porté sur le collectif à un autre, qui reste à inventer, porté sur l’intelligence artificielle ? Et quid de l’autonomie des habitants ?
C’est pour tenter de répondre à ces questions que Missions Publiques et ses partenaires ont organisé plusieurs dialogues citoyens. Des journées rythmées par six sessions entrecoupées de discussions avec des élus et des parties prenantes, où les participants ont pu se familiariser progressivement avec la complexité et la diversité des enjeux liés aux véhicules autonomes. Les citoyens trouvent au travers de cette démarche un moyen de contribuer à l’élaboration des stratégies publiques et privées, sans se sentir laissés de côté.
Une cinquantaine de questions ont été posées sur plusieurs grandes thématiques : les bénéfices attendus dans nos vies, la mobilité des personnes en situation de handicap ou encore les craintes liées à une éventuelle perte d’emploi ou à une utilisation tierce des données personnelles. Les participants ont pu dialoguer aisément et sans peur du jugement – que ce soit celui de leurs proches, ou des experts, qui n’étaient pas invités à prendre part aux débats.
« Pendant la journée, nous avons créé notre scénario idéal. Beaucoup de transports en communs automatisés, et des véhicules autonomes en location pour les petites distances. Pour nous, c’est la ville du futur.
Isabelle
Une participante du débat
Le design de cette journée tient compte des enseignements de la première phase à laquelle cinq métropoles françaises et deux sites américains avaient participé en 2018, avec le soutien de cinq partenaires : Airbus, Allianz, Forum Vie Mobile, Keolis et Léonard (Vinci).
Il a été conçu par une équipe internationale pilotée par Missions Publiques et son partenaire, the Consortium for Science, Policy and Outcomes de l’Arizona State University, avec le support d’experts internationaux dans les domaines sociétaux et technologiques comme Lee Rainie, directeur de PEW Research, Laura Brimont de l’IDDRI, l’équipe du Cerema (Sylvain Belloche et Cécile Clément) et David Sittenfeld, directeur du musée des sciences de Boston.
Les premiers résultats de ces dialogues citoyens ont été présentés en juin dernier lors du sommet Movin’On – en partenariat avec la ville de Montréal, l’Arizona State University, Keolis et l’Institut du Nouveau Monde – lors du congrès européen ITS (Intelligent Transport System) – en partenariat avec Keolis, la ville d’Aix-la-Chapelle, ERTICO et Austriatech – et lors des rencontres SUMP 2019 (6th European Conference on Sustainable Urban Mobility Plans) à Gröningen.